Série des Natures mortes à la suie, 2023

Par l’imprégnation de particules fines de calamine sur le support en papier fin et translucide, les Natures mortes à la suie requalifient la reconnaissance attendue de l’empreinte qui les façonne. Sur chaque espace laissé libre, jusqu’à la pointe des aiguilles qui tiennent en place les végétaux empreintés, est projeté un mélange chimique visqueux, témoin d’une pollution atmosphérique omniprésente. Cette dissimulation des attributs physiques de chaque plante éloigne leur organicité originelle et les voile à la reconnaissance.

De la résistance de ces molécules qui survivent à la destruction par le feu à la résilience des formes structurelles qui subsistent malgré l’indétermination de leur empreinte, sont dévoilés les effets délétères des moteurs à combustion interne, qui se dissimulent dans l’air et s’infiltrent dans nos organismes.

Double empreinte témoin, les Natures mortes à la suie témoignent tant d’un étouffement carboné que d’une présence révolue, comme l’écho d’un voile lugubre qui s’abat sur l’existence

Précédent
Précédent

Schémas de la mélancolie, 2024

Suivant
Suivant

Émissions anthropiques (Incinérateur de Toulouse Mirail)